Visite culturelle pour la section Game de Toulouse
En octobre dernier, les étudiants en première année de Game étaient en visite au musée de la fondation Bemberg, pour un parcours à travers la Renaissance.
Manon Charlat, élève en première année Game à Toulouse, revient sur ses impressions :
Je vais commencer par cette longue salle aux murs verts, remplie de portraits.
Tout d’abord, je me suis sentie oppressé par tous ces regards, j’avais l’impression qu’ils traversaient ma chair pour atteindre mon âme, qu’ils voyaient ce que j’étais, qui j’étais, qu’ils lisaient à travers moi. Et je me suis sentie écrasée par toutes ces présences. Puis, ils ont pris vie. Je les ai entendus échanger des mots, je les ai vus échanger des regards. Toute la salle était vivante. J’entendais Aphrodite sermonner son fils. Je voyais ce beau jeune homme jeter des regards admiratifs, des étoiles plein les yeux à Sibylle de Clèves. Et elle qui avait ce sourire si léger mais perceptible. Nous sommes passés dans une autre salle avec une autre ambiance. Des hommes grandis par les peintres, ils avaient l’air fier, mais ils me paraissaient inquiétants dans leur quête de pouvoir, de force et de grandeur. Je me suis prise à rire en imaginant que peut-être, n’étaient-ils que de petits hommes hors de ces tableaux ? Et que des femmes avaient-elles été déçues d’en voir le véritable modèle. Nous avons encore déménagé. On est arrivé dans une pièce aux couleurs claires, et aux tableaux apaisants par la tranquillité qu’ils dégageaient. Des scènes courantes étaient dépeintes, et je m’imaginais sans mal y participer. Il y avait, entre deux rideaux, un paravent aux gravures asiatiques. Il m’a paru mythique, comme si il avait été caché, mis en retrait pour dissimuler son secret. Nous sommes alors revenus dans la première salle du musée. Et j’ai croisé son regard. Le regard d’une enfant aux cheveux châtains et dont les yeux brillaient de malice. Elle me rappelait cette petite fille qui a partagé mon enfance. Elle semblait me tendre la main, elle voulait que je traverse le temps et que je la rejoigne dans ce passé. Là où les choses sont toujours belles. Et j’aurais aimé prendre sa main pour retrouver les terres de l’insouciance.