19 ans, Vannes
Bonjour Margot, peux-tu te présenter en quelques lignes ?
Je m’appelle Margot Lafaye, j’ai 19 ans et je suis actuellement en deuxième année de BTS audiovisuel option image, à l’école Studio M de Vannes. Avant mon BTS, j’ai obtenu mon bac avec la spécialité cinéma audiovisuel, ce qui a confirmé mon choix de me lancer dans ce domaine qui est important pour moi depuis toute petite. Filmer est une passion qui me permet de m’exprimer à travers des images, et c’est pour cela que je veux en faire mon métier.
Tu as eu l'opportunité d'aller filmer les Jeux Olympiques de Paris 2024. Comment s'est passée l'immersion ?
Oui, cet été, j’ai fait un stage de 3 semaines aux Jeux Olympiques, et je me suis retrouvée dans un milieu que je connaissais très peu, voire pas du tout. L’immersion dans ce monde s'est faite très naturellement ; je me suis tout de suite sentie à ma place. J’ai eu l’occasion de filmer au même titre que l’intermittent qui travaillait avec moi, c’est-à-dire que j’avais ma propre caméra broadcast et toute l’équipe avait une confiance totale en moi. J’ai filmé au Stade de France pour le rugby à 7, ainsi qu'au site d’escalade du Bourget pour les épreuves d’escalade.
Comment as-tu pris tes missions ? Était-ce difficile ?
Je faisais partie de l’équipe en charge du divertissement sur les différents sites. J’ai filmé en live (caméra broadcast) tout le divertissement pour les écrans géants du Stade de France et du Bourget. J’ai pris mes missions au sérieux dès le début, malgré la pression, car je suis arrivée dans un milieu que je ne connaissais pas. J’ai eu la chance de filmer les mascottes, les DJ, le public avec des effets Snapchat en live, les karaokés, les familles avec leurs drapeaux. À l’escalade, j’ai même eu la chance de filmer les familles des sportifs présents. J’ai dû filmer avec l’intermittent (Olivier Molinari) tout ce qui concernait l’ambiance du stade ou du site où nous étions.
Quelle est la plus grande difficulté que tu as rencontrée ?
Je pense que la plus grande difficulté n’a pas été technique, car j’ai réussi à m’adapter au fur et à mesure. Mais je pense que la plus grande difficulté a été d’accepter que j’avais travaillé dur pour en arriver là, que je méritais ce stage et que j’étais à ma place. Je ne me sentais pas légitime en voyant l’expérience de mon collègue, mais ensuite j’ai réalisé que je n’avais que 18 ans et que je ne pouvais pas me comparer à ceux qui m’entouraient, car ils travaillent dans ce domaine depuis des dizaines d’années.
Qu'en as-tu tiré ?
Ce que je retiens de mon stage en général, c’est que j’ai appris à prendre confiance en mon travail tout en évoluant grâce aux conseils de mes collègues. C’est évidemment une expérience dont je vais me souvenir toute ma vie et qui, je pense, m’aidera à valoriser mon travail.
Comment ton parcours en BTS t'a-t-il préparée à cette opportunité ?
Mon parcours en BTS, et plus particulièrement mes cours de TMO (techniques de mise en œuvre), m’ont préparée à ce stage, car j’avais déjà les bases des caméras. On a appris à s’en servir, et même si je ne connaissais pas la caméra que j’avais, j’ai su la prendre en main grâce aux connaissances acquises en cours de TMO.
Y a-t-il eu des moments de pression, et si oui, comment les as-tu gérés ?
Comme dans tout stage, je pense, oui, il y a eu des moments de pression. Par exemple, pour la finale homme du rugby à 7, j’ai commencé à 11h et terminé vers minuit. Avec la fatigue et la pression de tout ce qu’on devait filmer, la tension est vite montée, mais j’ai réussi à gérer, car j’étais bien entourée. Notre producteur/réalisateur était très encourageant et nous poussait toujours à donner le meilleur de nous-mêmes. Ce stage m’a sans aucun doute appris à travailler sous pression, mais j’ai été bien entourée et nous avons tous géré ensemble ce stress. (Étant de nature anxieuse, travailler sous pression n’était pas un problème pour moi, il fallait juste que j’apprenne à le faire avec mon équipe.)
En quoi cette expérience a-t-elle influencé ta vision du métier de réalisateur/cadreur ?
Ce stage a influencé ma vision du métier de cadreur, dans le sens où j’ai découvert une nouvelle facette avec la captation live sur grands écrans, avec une caméra épaule. C’est un aspect du métier que je ne connaissais pas du tout et qui, contre toute attente, m’a énormément plu. Après cette expérience, je m’intéresse davantage aux captations live d’événements, car je me rends compte que je ne dois pas me focaliser sur une seule partie de ce métier, qui est tout de même assez vaste.
As-tu rencontré des figures importantes ou inspirantes lors de ces JO ?
Oui, j’étais aux JO, donc j’ai rencontré des athlètes comme Antoine Dupont et toute l’équipe de France de rugby à 7 (féminine et masculine). J’ai également croisé toutes les équipes présentes ; même sans leur parler, les voir réussir dans un sport qu’ils aiment était incroyable. C’était la même chose avec les grimpeurs à l’escalade. Les voir à l’œuvre dans leur domaine de prédilection était très inspirant, car je me suis dit que si eux avaient réussi à en arriver là, moi aussi je pouvais y arriver et faire de cette passion mon métier.
Sinon, chaque personne de mon équipe technique était inspirante à sa façon et m’a transmis des savoirs techniques et humains. Chacun avait ses propres valeurs, et cela a été très enrichissant à tous points de vue.
Comment cette expérience a-t-elle nourri ton envie de travailler dans l'audiovisuel ?
Cette expérience a renforcé mon envie de travailler dans l’audiovisuel, car j’ai appris à me débrouiller toute seule avec ma caméra dans un milieu peu commun. En mettant un pied directement dans ce monde du travail, je me projette dans cette voie pour mon futur. Depuis petite, je suis toujours avec ma caméra en main, et le fait de me retrouver à filmer devant plus de 80 000 personnes au Stade de France pour les JO m’a vraiment montré que je pouvais le faire.