Nice
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Après des études littéraires, j’ai suivi deux années dans une école d’audiovisuel sur Nice et j’ai décidé de faire une troisième année dans une autre école de cinéma sur Paris pour me permettre d’allier cours et stages. J’ai toujours été attirée par le cinéma, l’écriture et la musique depuis petite.
Toi aussi tu veux devenir animateur radio ?
Peux-tu nous parler de ton parcours professionnel ?
J’ai débuté en tant que scripte sur des films indépendants et avec des productions tel que MD Production (Mireille Dumas production) sur Paris. J’ai travaillé avec des réalisateurs tels que Xavier Gens et Pascal Laugier. J’avais déjà une identité cinématographique très tournée sur le cinéma dit de « genre », que j’ai toujours aujourd’hui. Suite à cela, je suis revenue dans le Sud et je suis, un jour, tombée sur une offre d’emploi qui a aiguisé ma curiosité. Cette annonce disait « cherche voix ». Après un envoi de cv, un entretien et des essais, j’étais embauchée par Radio France pour le réseau radiophonique Fip.
C’était le début d’une grande passion entre la Radio et moi. Dans un premier temps en régional, j’ai ensuite poursuivi l'aventure sur le réseau national. Retour à Paris. Cette magnifique école que Radio France, m’a permis d’apprendre un métier, de réaliser des stages tel "qu'apprendre à écrire et parler pour la radio », de présenter des émissions musicales sur le réseau national avec des programmateurs et des musiciens, de parfaire mon identité musicale, de m’ouvrir au monde tout simplement. La voix est devenue mon outil de travail et ma meilleure alliée.
Plus tard, j’ai commencé à écrire des séries radiophoniques/ podcast qui étaient diffusées sur le réseau France Bleu. Enfin, depuis environ deux ans, j’ai rejoint l’équipe du Festival International du Film Fantastique de Menton en tant qu’attachée de presse et directrice de communication. J’aime l’ambiance des festivals et cette notion d’indépendance dans la création. Cette expérience permet d’aller à la rencontre des talents, d’échanger avec des professionnels de l’industrie cinématographique, de parler de projets, d’animer des masterclass sur le cinéma, et d’être au cœur de l’organisation d’un festival de cinéma de genre. Ce festival me donne la possibilité de réaliser des interviews d’acteurs, de réalisateurs, d’écrire des articles sur le cinéma, de mettre en lien les médias et le festival, et, cette année, j’ai créé mon premier fanzine. J’ai longtemps hésité à me sentir légitime dans ce milieu. Mais avec le temps, j’ai fini par me dire que c’est une force que d’être multi potentiel et que finalement ce parcours est plutôt cohérent.
Qu'as-tu préféré faire dans le secteur de la radio ?
Tout ! J’ai apprécié de passer des heures à préparer des émissions et mes papiers à passer à l’antenne. D’aller toquer à la porte des programmateurs qui eux, me permettaient de rester dans leur bureau. Je pouvais écouter des heures entières de la musique. Chacun avait sa particularité. Se dire qu’on a la chance d’animer une émission nationale « jazz à fip », de parler de jazz, de blues, de rock, de rap, de musique du monde, d’électro, d’alternatif, de classique, c’était énorme. L’ambiance des studios aussi est incroyable.
Que se soit en matinale ou en nocturne. Le soir, c’est toujours plus cosy, plus intime. On est avec l’ingénieur du son, on a une liberté plus grande. Les matinales, c’est toujours l’effervescence. Le fait de parler de musique ! La radio, c’est excellent pour les timides comme moi. Parler derrière un micro a été la meilleure des thérapies. La radio m’a permis d’écrire des séries radiophoniques / des podcasts aussi. C’est très complet en réalité.
Quels conseils donnerais-tu à un futur étudiant souhaitant suivre la formation animateur radio ?
Tout le monde ne peut pas s’improviser animateur en 5 minutes. C’est un vrai métier. Apprendre à écrire pour la radio, à poser sa voix, à mettre des silences, réaliser des interviews, lancer des jingles, etc. Apprendre des techniques, du vocabulaire. Il faut s’intéresser aux émissions existantes, aux podcasts, aux voix. Je trouve dommage que la radio passe un peu aujourd’hui comme quelque chose de révolu. C’est une grosse erreur selon moi. Car pour arriver à être un producteur de musique, un animateur, un DA, un réalisateur d’émission, il faut justement s’y intéresser. Et beaucoup. C’est comme cela que l’on va créer sa propre identité. Cela s’apprend.
Il faut être ponctuel, très professionnel, passionné, curieux d’esprit et la sensibilité fait aussi parti de ce métier. Ne jamais se dire que tout est acquis. S’intéresser aux nouvelles technologies régulièrement et parfaire son éducation musicale. Suivre son instinct aussi. S’écouter et apprécier d’être au contact des autres. Être solidaires et respectueux, c'est important. L’animation radio et tous les métiers du son de manière générale, ce sont des métiers passion qui s’apprennent avec le temps. On ne peut pas non plus rendre l’antenne et fermer la porte du studio et s’en retourner à sa vie de tous les jours. C’est un métier qui fait partie de soi et que l’on emmène partout. Les écoles qui permettent la formation d’animateur radio et du son, c’est une vraie chance.